Le château de Droupt-Saint-Basle à travers le temps
Le château de Droupt-Saint-Basle plonge ses fondations dans l’histoire champenoise, comme en témoigne encore les communs faits de torchis et de pans de bois. D’abord demeure fortifiée des Chanoines de Méry au Moyen-Âge, il s’est imposé comme le cœur politique du village et ses alentours.
En 1580, un bourgeois de Troyes, Louis Le Mairat, en fait ainsi l’acquisition et obtient du roi Henri III l’autorisation d’entourer sa maison de murs et de poternes et d’un fossé avec pont-levis, encore visibles aujourd’hui. Tout un monde se met ainsi à exister au sein du château, entre la salle des gardes et de voyageurs, la poudrerie ou encore le potager de la basse-cour, agrément des seigneurs du XVIè siècle. Mais, le plan carré et les 3 tours à canonnières posées aux angles rappellent encore le but défensif des constructions.
Finalement, après quelques imbroglio juridiques, la possession de la seigneurie et du château échoit au milieu du XVIIIè siècle à Pierre-Nicolas Guillaume de Chavaudon De Sainte Maure, Conseiller à la Cour des Aides à Paris. Soucieux de mettre en conformité son bien avec les goûts de la noblesse de son temps, il va entreprendre d’importants travaux pour faire de sa propriété un château de plaisance. Il remanie ainsi façades et toitures. Emigrée pendant la Révolution française, la famille parvient à conserver ses biens à la fin de la Révolution. Le château est modifié au fil des envies des héritiers successifs. Ainsi, à la fin du XIXè siècle, le château s’enrichit d’un jardin d’hiver.
Lors de l’occupation allemande durant la Seconde Guerre mondiale, le château est réquisitionné par les Allemands qui en font un hôpital et un lieu de convalescence pour les quelques 150 soldats qui l’occupent. Des graffitis en tout genre, ont ainsi été retrouvés, témoignages de l’ambiance particulière qui obligea la Marquise de Chavaudon à déménager dans le pavillon jouxtant le château. Après le départ des Allemands, et si elle continue de veiller à son entretien, elle refusera de retourner vivre dans le château.
A la mort de la Marquise en 1974, ses 12 neveux et nièces se partagent la succession, vendent le château, éparpillent biens et meubles et dispersent malheureusement les papiers de famille, archives de la mémoire familiale. La propriété voit passer de multiples acquisiteurs qui renoncent à l’entretenir et elle se délabre peu à peu, la toiture et les façades se percent de trous, les douves se comblent les animaux de la forêt élisent leur domicile à l’intérieur du château. Sa destruction est même envisagée au début des années 1980.
La propriété est finalement achetée par Jean-Pierre et Claire Paupe en 1983. Toute la famille se lance corps et âme dans la restauration du château. Deux ouvriers sont engagés à temps complet durant près de 20 ans et entreprises, familles et amis s’emploient à réparer les dégâts du temps pour rendre au château son lustre d’époque. C’est un véritable succès.
Aujourd’hui, le château mais aussi ses dépendances, ses escaliers et cheminées sont inscrits désormais protégés au titre des Monuments Historiques. Une succession de Prix est venue récompenser l’oeuvre de la famille Paupe, dont la Médaille d’Or décernée par La Renaissance Française au titre de la restauration du patrimoine décernée en 1999. La famille Paupe a ainsi permis au château d’acquérir une nouvelle vie, nouvelle vie qui n’aspire aujourd’hui qu’à être écrite.
En mai 2021, la Famille François devient propriétaire du château, avec l’envie de poursuivre le chemin de restauration de celui-ci. Tout souhaitant faire vivre ce lieu magique et en faire profiter à chacun, en le rendant lieu de réception privée et unique.
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